lundi 29 juin 2015

Thérapie de l'âme

des traditions ancestrales a la psychologie analytique (Jung) (1ère partie)

"La maladie est l'effort que fait la nature pour guérir l'homme.Elle renferme l'or véritable qu'il n'a trouvé nulle part ailleurs"
C.G.Jung
La psychologie analytique et les traditions chamaniques ancestrales sont des thérapies de l'âme a part entière.
De nos jours l'occident se retrouve confronté a une très grande transformation la forme de penser,de se comporter et d'être du a une mixité des cultures.Il y a actuellement une résurgence et une urgence profonde dans la quête de spiritualités et de nouvelles Philosophies.Les masses populaires désertent les endroits de cultes car les religions ne se sont pas adaptées au changements environnementaux ou philosophiques de l'être-humain . Celle-ci sont frappées par la perte de leurs influences sur l'esprit des hommes.Nous assistons a une forme de radicalisation sans fin sous la forme d'intégrismes religieux toujours plus fanatique et destructrice pour l'autonomie de l'homme mais aussi en contre partie a une découverte profonde de son humanité.
L'homme est actuellement en recherche de bien-être et de nouvelles philosophies qui le rapprochera de la nature ,de sa vrai nature.  
Les traditions ancestrales telles que le chamanisme dans son entier restent actuellement une base forte spirituelle .Présentes dans tous les endroits du monde Leurs identités culturelles étant différentes mais le fond reste le même: une profonde reliance a la Nature. 
La tradition Lakota se distingue par une spiritualité ou chaque êtres sont reliés affirmant par-là même le caractère sacré de l'univers.Il existe un lien indéfectible entre les Lakotas,les esprits et la Nature,car ils ont développé une approche particulière du monde qui les entourent mais aussi de la réalité qui est bien différente de notre approche occidentale.
 "La science occidentale,suivant Roger Bacon croit que l'homme pourrait forcer la nature a révéler ses secrets; Les Sioux prônent simplement une amitié avec la Nature"
Vine Deloria jr.
 Notre société occidentale ayant perdu ou plutôt oublié son lien essentiel avec son environnement naturel,dû a un capitalisme effrainé mais aussi ayant subi un Judéo-christianisme de plus de deux milles ans se retrouve au bord d'un gouffre spirituel car il lui manque le lien avec l'esprit de la nature.
 En 1932 C.G.Jung développe la technique de l'imagination active a des fins thérapeutiques,car elle permet a l'analyste de rencontrer les archétypes constituant le Soi du patient.Les natifs américains pratiquaient cela déjà d'une manière similaire depuis de siècles lorsqu'ils consultaient leurs alliés comme conseillés(guides sous le symbole animal,végétal ou minéral.)durant des rêves ou des quêtes de visions ou des danses du soleil.
 selon Jung l'analyse des rêves serait la "voie royale" pour comprendre les contenus inconscient.
 " la fonction générale des rêves est d'essayer de rétablir notre équilibre psychologique à l'aide d'un matériel onirique qui, d'une façon subtile, reconstitue l'équilibre total de notre psychisme tout entier. C'est ce qu'[il] appelle la fonction complémentaire (ou compensatrice) des rêves dans notre constitution psychique »
C.G.Jung L'Homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964, p 49.

La cosmogonie Lakota,la vision artistique et la pensée de Jung se rejoignent en bien des points. Nous pouvons constater qu'il y a bien unité entre rêve et éveil,Monde intérieur et extérieur,monde des esprits et réalité .Ainsi nous nous retrouvons une fois de plus face aux symboles tels que le Yin et le Yang ou la roue de médecine des Lakotas. Pour les natifs ,les esprits animent le quotidien et se retrouvent dans tout ce qui est sacré a leurs yeux,donc naturel.Les lakotas ne pourraient vivre sans ce lien étroit qui existe entre les esprits et les êtres humains.
Ainsi nous pouvons admettre que l'esprit nous guide a la rencontre entre la psychologie analytique ,l'anthropologie ,la mythologie et l'art.
Tous les peuples premiers ont un rapport sacré vis a vis de leur mythologie.Ils considèrent simplement que leur mythe contient leur Âme .L'homme occidental est en train de perdre sa mémoire mythologique ce qui pousse vers une lente destruction de la société dite "moderne".Alors l'occident commence a tourner son regard vers d'autres traditions telles que le bouddhisme ou le chamanisme qui lui offrent une nouvelle spiritualité afin que le groupe puisse s'identifier aux Archétypes mythologiques ce qui donnerait un sens logique a sa relation avec la Nature,...sa véritable Nature.
La manière de penser de l'homme occidental le pousse a des fausse croyances telles que: la mythologie et les légendes ne sont que fausses croyances et illusions. Le mythe serait une façon infantile d'expliquer les phénomènes naturels que la science occidentale explique parfois bien mieux.

Par l'apport du travail de C.G.Jung nous pouvons considérer que les mythes et légendes sont les reflets des processus psychologiques et spirituels sous-jacents a la psyché humaine.Jung nous a aussi démontrer et plus particulièrement dans sa théorie sur l'inconscient collectif que le mythe présente spontanément des vérités psychologiques et spirituelles.Les mythes ont un sens universel car ils mettent en scène sous forme d'histoires des "Archétypes" c'est a dire des modèles de vie communs a tous les êtres humains.Le mythe est a l'inconscient collectif ce que le rêve est a l'inconscient individuel.

Voie rouge et voie noire

Il ya beaucoup de routes dans la vie, mais il y en a deux qui sont importantes; la route rouge et la route Noire. elles représentent le bien et le mal dans la vie de chacun. Ce sont les deux choix que les gens ont à faire fréquemment dans la vie. Le route rouge est la bonne façon, le bon côté, et le bon choix. Il ya une route qui est difficile avec les dangers et les obstacles qui sont difficiles à gerer. Le route noire est la mauvaise façon, le mauvais côté, et le mauvais choix. Le route noire est large et facile de voyager. Le route rouge et la route noire n'apparaissent pas dans nos vies pas comme des chemins, mais comme les personnifications de bien et de mal, le bien et le mal, la lumière et l'obscurité.
Le Lakota n'ont jamais été reconnu pour accumuler des biens matériels. Ils n'ont jamais été dans la poursuite de la richesse; cela a été fait pour contourner les moments difficiles ou pour aider quelqu'un qui était à court. La générosité a ses récompenses. Son abscence a ses conséquences. Pour un peuple nomade il n'était pas pratique d'accumuler trop car cela signifiait plus à transporter lorsque le camp se déplaçait, ce qui pouvait être jusqu'à trois ou quatre fois par an. Le plus vous possédiez, le plus vous portiez.

La vérité est le jalon le long des routes que nous empruntons dans la vie. Le chemin rouge a de nombreux jalons. Si vous choisissez le chemin noir, il ya seulement l'illusion de la vérité. Nous pouvons être influencés par la vérité ou par l'illusion. Parfois la vérité est comme le vent. Vous ne pouvez pas le voir, mais vous pouvez voir l'effet qu'elle a. La vérité est aussi comme le lever et le coucher du soleil. Nous voyons le soleil se lever sur l'horizon Est dans la matinée, puis disparaître derrière l'horizon ouest dans la soirée. Du point de vue de notre existence sur un globe en rotation, le soleil semble «se lever» et «se coucher." En réalité, le soleil ne se couche jamaisi. Vivre une vie humble et donner la vie nous conserve sur le chemin rouge.
La vérité est le résultat des essais et des erreurs de la vie, les leçons que nous avons appris comme «Sans le mal, la bonté serait plus difficile à reconnaître,» ou «La première victime de la guerre est la vérité», ou «Un oiseau dans la main vaut mieux que deux tu l'auras. "Certains s'appuient sur les illusions qu'ils ont acquis. La vérité est parfois douloureuse, mais sans elle, il n'y a qu'une illusion. La vérité est que les Lakotas continuent de marcher la tête haute. La vérité est que les Lakotas ont survécu aux changements traumatiques et sont plus sages et plus fort grâce à cela. L'illusion est que les Lakotas ont été vaincu par les plus forts, mieux encore, des personnes morales avec plus de droits donnés par Dieu que ce que les Lakotas avaient. La vérité est que les Lakotas ont été débordé par le nombre; plus de gens avec plus d'armes de plus en plus besoin de ce que les Lakotas avaient. L'illusion est que le Lakota sont un peuple conquis.
La vie continue, elle continue de circuler. Le soleil se lève chaque matin et avec elle vient une nouvelle occasion, un nouvel espoir. Peu importe quel genre de jour que c'était avant, peu importe que les victoires aient été célébrées, chaque nouvelle journée est une occasion de remettre les pendules à l'heure, expier une faute, obtenir une autre victoire, et de reprendre une autre étape de votre voyage. Chaque nouveau jour est une chance d'être renouvelé et renaître à-une autre occasion de faire partie du cercle qui est la vie, sachant qu'il c'est un voyage, pas une course, et que l'on ne voyage pas seul.

Pour marcher sur le chemin rouge ont doit connaître le sacrifice et la souffrance. C'est de comprendre l'humilité. c'est la capacité de se tenir nu devant le Grand Mystère en toutes choses pour vos mauvaises actions, pour votre manque de force, pour vos manque de compassion et pour votre arrogance. Parce que de marcher sur le chemin rouge, vous savez toujours que vous pouvez faire mieux. Et vous savez que quand vous faites de bonnes choses, c'est au travers du Grand Mystère et vous devenez reconnaissants. Pour marcher sur le chemin rouge vous devez savoir que vous vous tenez sur un pied d'égalité avec tous les êtres vivants. Vous devez savoir que parce que vous êtes né humain, cela ne vous donne pas le droit de vous sentir supérieur. Vous devez savoir que chaque création porte un esprit et la rivière en sait plus que vous. Le vent est plus sage que vous. le peuple des animaux porte la sagesse et VOUS pouvez apprendre de chacun d'entre eux parce qu'ils ont quelque chose que vous n'avait pas. 
Ils sont nuls pour ceux qui ont de mauvaises pensées. Ils veulent se venger et cherchent la justice. Pour marcher sur la voie rouge donnés par le grand mystère. Vous avez le droit de prier, vous avez le droit de danser, vous avez le droit de penser, vous avez le droit de protéger, vous avez le droit de connaitre la Mère-terre, vous avez le droit de rêver, vous avez le droit à la vision, vous avez le droit d'enseigner, vous avez le droit d'apprendre, vous avez le droit de pleurer, vous disposez d'un droit au bonheur, vous avez le droit de reglerr les torts, vous avez le droit à la vérité et vous avez le droit à l'Esprit universel. 
Pour le chemin rouge ont doit connaître nos ancêtres; pour appeler leur aide. Ont doit savoir qu'il ya une bonne médecine et il y a une mauvaise médecine. Ont doit savoir que le Mal existe, mais il est lâche car il est souvent déguisé. Ont doit savoir qu'il ya des mauvais esprits qui sont en veille constante afin de gagner de la force pour eux-mêmes au détriment de vous. Pour marcher la voie rouge, vous avez beaucoup moins de crainte à avoir tort parce que vous savez que la vie est un voyage, un cercle continu, un cerceau sacré. Des erreurs seront commises et des erreurs peuvent être corrigées si vous restez humble, car si vous ne pouvez pas être humble, vous ne savez jamais quand vous avez fait une erreur. 
Si vous vous promenez sur le chemin rouge vous savez que tous les chagrins conduisent à une meilleure compréhension. Chaque horreur ne peut pas être expliqué, mais peut offrir en grande croissance. Pour marcher sur le chemin rouge il faut rechercher la beauté en toutes choses. Pour marcher sur la voie rouge ont doit savoir qu'un jour on traversera le monde des esprits et que nous ne serons pas effrayé.

mercredi 17 juin 2015

Matriarcat Sioux et autres indiens des plaines : la femme-bison propriétaire du tipi et des enfants

Les Indiens des Plaines sont les peuples indigènes qui occupaient les Grandes Plaines d’Amérique du Nord et vivaient essentiellement de la chasse au bison. Composés de diverses tribus, ils avaient en commun un certain mode de vie. Ils ont lutté contre l’invasion des Blancs au xixe siècle et demeurent dans l’imaginaire collectif, le stéréotype du « Peau-Rouge », véhiculé par les récits d’aventurier, les peintures de Paul Kane et les western. Les Grandes Plaines sont un immense territoire qui va des plaines canadiennes au Golfe du Mexique, entre le Mississippi et les Montagnes Rocheuses.

La place des femmes dans une société semi-patriarcale

Bien que relativement patriarcaux, les indiens des plaines avaient conservé de nombreux usages matriarcaux. Ils étaient en général soit patrilinéaires mais matrilocaux, soit matrilinéaires mais patrilocaux : Sioux, Lakota , Dakota, Cheyennes, Comanches, Arapahos, Blackfeet, Nez Percé… Les femmes ont une place importante dans la vie des tribus : elles préparent le bison et s’occupent des enfants. Une mère peut avoir suffisamment d’influence pour dissuader son fils de partir à la guerre. Les femmes les plus habiles étaient admises au sein de sociétés particulières, elles seules étaient autorisées à fabriquer des objets religieux; celles-ci avaient un statut important au sein de la tribu. Cependant, il  existe un très fort tabou sur les menstruations. Si le sang féminin est jugé sacré, les femmes en période de menstrues s’enferment cependant dans  un tipi prévu à cet effet.
« Une nation n’est pas conquise tant que le coeur de ses femmes n’est pas à terre » – proverbe Cheyenne

Les squaw vues par les européens

« Ces chefs, au nombre d’une douzaine, n’avaient point amené leurs femmes, malheureuses « squaws » qui ne s’élèvent guère au-dessus de la condition d’esclaves. » – Jules Verne, Le Pays des fourrures, 1873.
Selon les européens, les indiennes des plaines étaient considérées comme des esclaves ou des domestiques des hommes de la tribu. Le tipi et les accessoires appartenaient à la femme qui devait le fabriquer, le transporter et le mettre en place. Avant d’avoir des chiens et des chevaux pour tirer leurs travois, c’était les femmes qui portaient l’équipement et les tipis. Les hommes tuaient les bisons et laissaient le soin aux femmes de dépecer, découper et curer la viande, puis ramener-le tout au camp. Elles montaient et démontaient les tipis, s’occupaient de faire la cuisine et du tannage des cuirs et des peaux. Elles faisaient aussi la cueillette, la pêche.
Vidéo : Cinéma : « Little Big Man » avec Dustin Hoffman. Chez les Cheyennes, les femmes choisissent les hommes et les dirigent en sous-main.

Elles confectionnaient tous les vêtements, fabriquaient les objets d’utilisation courante, y compris leurs habitations traditionnelles. Les indiens des plaines sont polygames, leurs épouses vivaient toutes ensembles en parfaite harmonie entre elles et avec leur mari. La raison de leur polygamie serait du au fait que les tribus étaient constamment engagées dans des guerres. Le taux de mortalité aurait été très impressionnant ce qui aurait eut pour conséquence de laisser un grand nombre de femmes pour très peu d’’homme (3 femmes pour 1 homme). Les hommes pouvaient avoir une douzaine de femmes, mais cela dépendait essentiellement de leurs moyens. Chaque épouse avait sa place assignée dans le tipi familial. Si elles avaient des enfants elles dormaient avec.

Jeune femme Cheyenne du nord, avec son bébé - 1907Les captives blanches

Selon les européens, elle était très souvent mal traitée parmi les indiens des plaines. Elle subissait les outrages et les caprices de chaque guerrier jusqu’à ce qu’’ils rentrent au camp, ou elle devenait la propriété de celui qui l’avait initialement kidnappée. Les femmes blanches étaient néanmoins très prisée par ces indiens, a cause de leur valeur d’échange envers les blancs. Dans de rares cas, elles ont simplement été intégrées dans la tribu, elles devenaient une épouse parmi les autres.
Vidéo : Cinéma : « Little Big Man » avec Dustin Hoffman. L’homosexualité chez les Cheyennes.

La famille Sioux, matrilinéaire mais patrilocale et polygyne

La société sioux est principalement patrilocale : la femme suit son mari dans sa famille et on l’appelle wicoha. Pourtant c’est elle qui dirige le nouveau foyer et y fait la loi. Il arrivait qu’un homme trop pauvre pour satisfaire les besoins domestiques aille vivre avec le clan de sa femme, on le nommait alors wicawoha« homme enseveli ». Par contre l’appartenance au clan est matrilinéaire. L’origine du bébé est en effet plus sûre concernant la mère que le père. « Il sort de la bonne souche ». Les hommes n’ont pas beaucoup plus de pouvoir que les femmes car ces dernières ont un rôle, certes dans le couple, mais aussi économique. Il a existé des femmes chefs.

Le mariage Sioux, parfois forcé

L’amour n’était pas forcément le but recherché dans un mariage sioux. Souvent, il s’agissait d’une coopération pour élever les enfants et une association d’ordre économique. Le choix du futur conjoint se faisait plus par les parents de la fille et les deux parents choisissaient ensemble et se consultaient. Les deux jeunes gens avaient en général la possibilité de refuser une union. On n’imposait pas le mariage dans la majorité des cas. Cela va de pair avec l’éducation très libre donnée aux enfants sioux : ils font à peu près tout ce qu’ils veulent. La grand-mère, les grands-parents donnaient leur avis car les Sioux ont un très grand respect pour les anciens, ils ont plus d’expérience de vie, ils ont vu bien plus de choses. Les parents avaient plusieurs moyens de faire pression sur leur fille pour qu’elle se plie à leur décision ; mais parfois cela tournait au drame, comme dans cette histoire des Sioux Santee, Le saut de la mort :
Une jeune Santee était amoureuse d’un jeune homme qui la courtisait, mais les parents de la jeune fille refusaient qu’elle se marie avec lui, et ils quittèrent leur village pour s’installer plus au nord afin de séparer leur fille de son soupirant. Là, ils lui choisirent un riche et vieux chamane pour époux. La jeune fille avertit ses parents qu’elle n’aimait pas cet homme et se suiciderait s’ils l’obligeaient à l’épouser. Ils ne tinrent pas compte de ses avertissements et insistèrent pour qu’elle devienne la femme du vieux chamane. Elle ne vécut que peu de temps avec son mari, ne lui adressant jamais la parole.
Un jour elle empaqueta sa plus belle robe et partit dans les bois. Son époux, mécontent, l’observait sans qu’elle le voie. Il la suivit et la vit grimper en haut d’un rocher surplombant une chute d’eau. Alors, elle se peignit le visage, enfila sa belle robe et dénoua ses nattes, laissant sa lourde chevelure tomber sur ses épaules. Elle resta assise un moment, l’air triste, puis entendant un bruit, s’aperçut de la présence de son mari. Elle s’adressa enfin à lui : « Je ne veux pas de toi et pourtant tu m’as suivie jusqu’ici. » Elle entonna alors un chant de mort, ramassa son châle, s’en couvrit le visage et sauta du rocher.
Le chamane se pencha pour voir ce qui était arrivé à son épouse. A mi-chemin entre le rocher et l’eau, un épicéa poussait sur une saillie. La jeune femme était accrochée à l’arbre et se trouvait suspendue dans le vide. Durant quelques minutes, elle se balança au bout d’une grosse branche puis l’homme la vit tomber et s’écraser sur les rochers. Pendant des années, chaque fois que quelqu’un se promenait par là et évoquait le saut de la jeune femme, les vagues devenaient si hautes qu’aucun canoë ne pouvait franchir cette passe.

La Femme-Bison-Blanc, une légende matriarcale

Important personnage de la mythologie lakota La Femme Bison Blanc, l’envoyée du Grand Esprit, est censée avoir apporté au peuple lakota la Pipe Sacrée. Elle est considérée comme la médiatrice entre le Grand Esprit et le monde terrestre. La légende de Pte San Win, la Femme Bison Blanc, pourrait remonter à environ cinq cents ans et correspondre à un fait historique. Certains Lakotas pensent que Pte San Win est une personnification de Wohpe (Etoile Qui Tombe)la fille du Soleil et de la Lune, la médiatrice entre le monde terrestre et le monde céleste.
La tradition orale des Lakotas raconte qu’il y a bien longtemps, alors que le peuple lakota connaissait une période de famine et de trouble, deux jeunes chasseurs qui s’étaient éloignés dans la prairie ont vu venir à eux une belle jeune fille vêtue de blanc et portant un paquet sur le dos. L’un des chasseurs fut saisi de « mauvaises pensées » (sexuelles ?)et s’approcha d’elle. Un nuage les enveloppa. Quand il se fut dispersé, le jeune homme gisait aux pieds de la jeune fille, dévoré par des serpents.
La jeune fille demanda à l’autre chasseur de la conduire à son village, car elle avait un message important à délivrer à son peuple. Le chef Helogecha Najin (Corne Creuse Debout) fit préparer une grande loge pour la recevoir. La femme mystérieuse entra dans la loge dont elle fit le tour dans le sens de la marche du soleil et s’arrêta devant le chef assis à l’Ouest. Elle retira de son sac une petite pierre rouge et ronde et une Pipe. Tenant la Pipe à deux mains, elle dit :
« Avec cette Pipe de mystère, vous marcherez sur la Terre qui est votre Grand-Mère et votre Mère, et qui est sacrée. Chaque pas que vous ferez sur elle sera comme une prière. Le fourneau de la Pipe est de pierre rouge et il est la Terre. Le jeune Bison qui est gravé sur la pierre représente les êtres à quatre pattes qui vivent sur votre Mère la Terre. Le tuyau de la Pipe est en bois et il représente tout ce qui croît sur la Terre. Ces douze plumes sont de Wanbli Gleshka, l’Aigle Tacheté, et elles représentent tous les êtres ailés de l’air. Tous ces peuples et toutes ces choses de l’Univers sont liées à celui qui fume la Pipe. Tous envoient leurs voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Quand vous priez avec la Pipe, vous priez pour toutes ces choses et avec elles … Chaque aurore qui vient est un événement sacré, et chaque jour est sacré, car la lumière vient de votre Père Wakan Tanka. Et vous devez toujours vous souvenir que les Hommes et tous les autres êtres qui se tiennent sur cette Terre sont sacrés et doivent être traités comme tels ».
Ayant remis la Pipe entre les mains d’Helogecha Najin, elle montra les sept cercles dessinés sur la pierre ronde qu’elle avait posée sur le sol. « Ces cercles représentent les sept rites dans lesquels la Pipe sera utilisée », dit-elle. Elle sortit de la loge et trouva le peuple assemblé. Elle lui donna des instructions sur la manière dont il devait vivre. Elle recommanda aux chefs la sagesse dans leurs décisions et le dévouement à leur peuple. Elle dit aux hommes qu’ils étaient les défenseurs du peuple, les pourvoyeurs de leur famille et de tous ceux qui se trouvaient dans le besoin. Aux femmes, elle recommanda l’abnégation, la diligence dans leurs travaux et le dévouement à leurs enfants. A tous elle demanda d’observer les quatre vertus de courage, de force d’âme, de générosité et de sagesse. Avant de quitter le camp, elle se tourna vers Helochega Najin :
« Regarde cette Pipe ! Rappelle-toi toujours combien elle est vénérable, et traite-la en conséquence. Souviens-toi ! En moi sont quatre âges. Je m’en vais à présent, mais je veillerai sur ton peuple au cours de ces quatre âges et à la fin, je reviendrai ».
Les femmes, leur a-t-elle dit, ont une telle puissance de voyantes et de guérisseuses, due à leurs « lunes », que les hommes sont comme des enfants comparés à elles. Alors, pour que les hommes puissent vivre des intensités comparables à ce que vivent les femmes, la femme Bison blanc leur donna 7 cérémonies. Selon Black Elk, à la venue de la Femme Bison Blanc, les Lakotas pratiquaient déjà le rite de Purification dans la « sweat lodge », la loge à transpirer, et le rite d’Imploration d’une Vision. Après la visite de la femme céleste, les cinq autres rites leur ont été révélés à travers des visions. L’invocation avec la Pipe des pouvoirs des quatre quartiers de l’Univers est à lui seul un rituel. Il est suivi de la Garde de l’Ame des défunts, de la Danse du Soleil, de l’Apparentage entre deux personnes ou deux nations, du Rite de Puberté des jeunes filles et du Lancement de la Balle.
  • L’Inipi ou hutte de sudation fut donné aux hommes pour qu’ils puissent vivre des intensités comparables à ce que vivent les femmes lors de leurs « lunes », de leurs règles, et qu’ils puissent eux aussi avoir accès à l’état de « voir ». En 1975, le collège des anciens des tributs lakota, constatant que l’art de passer la « porte des lunes » était perdu chez les jeunes femmes modernes, les autorisa à entrer, elles aussi, sous la hutte pour retrouver de cette manière leur état de « voir ». C’est pourquoi Wallace Black Elk demande de faire des huttes mixtes.
  • L’imploration de vision, improprement nommée en français « quête de vision », se passe en pleine nature, quatre jours en prière et en jeûne pour que l’Esprit, Wakhan Tanka, accorde une vision signifiante qui nourrisse l’âme et inspire la vie.
  • Participer à la cérémonie de la danse du soleil n’est pas un passage de la puberté à l’âge adulte comme on l’entend dire souvent, mais le résultat d’un vœu. C’est une épreuve douloureuse, librement choisie et consentie, qui permet à l’homme de vivre des intensités comparable à la femme lorsqu’elle accouche. Cette intensité fait entrer dans l’état du chaman, voyant guérisseur, pendant quelques jours.
  • Les autres cérémonies, jeu de balleapparentement, présentation de la jeune fille et le rituel du garrottage, ne sont plus ou peu pratiqués.
S’étant éloignée dans la prairie, elle se changea successivement en un jeune bison blanc, puis en un jeune bison roux, puis jaune, puis noir et disparut derrière la colline. Les paroles attribuées ici à la jeune femme sont citées par Black Elk dans le livre de John E. Brown, « Le Sacred Pipe », (Les Rites secrets des Indiens Sioux).
Vidéo : La Femme-Bison-Blanc.

LES SYMBOLES

Les symboles expriment et représentent des significations. Les significations aident à trouver des buts et des compréhensions dans la vie des êtres humains. D’ailleurs vivre sans symbole c’est expérimenter l’existence loin de sa totale signification.
Les moyens d’exprimer et de représenter les significations englobent le système symbolique des mathématiques, le langage, l’écriture et les arts.


LA ROUE DE MEDECINE

C’est un ancien symbole utilisé par presque tous les peuples natifs d’Amérique du Nord et du Sud. Il y a beaucoup de manières différentes pour exprimer ce concept de base : les 4 grands-pères, les 4 vents, les 4 points cardinaux et beaucoup de liens et de rapports peuvent être exprimés par groupes de 4. C’est juste comme un miroir que nous utilisons pour voir des choses que normalement nous ne voyons pas (ex : derrière nous ou au détour d’un virage).
La roue de médecine peut être utilisée pour nous aider à voir ou comprendre des choses que nous ne pouvons quitter du regard ou comprendre parce que ce sont des concepts et non des objets physiques.
La roue de médecine nous enseigne que les quatre races symboliques font partie de la même famille humaine. Tous sont frères et sœurs vivants sur la même terre : Noir, Rouge, Jaune et Blanc.
La roue de médecine nous enseigne également que les quatre éléments, chacun aussi distinctifs et forts en pouvoir font partie du monde physique. Chacun doit être respecté de manière égale pour leur don de vie : Eau, Terre, Air, Feu.
La roue de médecine nous enseigne que nous avons quatre aspects dans notre nature : le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel. Chacun de ses aspects doit être également développé dans la santé, l’équilibre individuel au travers du développement et utiliser la volonté.


POTENTIEL

Potentiellement, la graine possède un arbre puissant intérieurement. Les quatre aspects de notre nature (le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel) sont comme des graines. Ils ont le potentiel de grandir comme des cadeaux puissants.


LA VOLONTE

On peut utiliser notre volonté pour nous aider à développer les quatre aspects de notre nature. La volonté est la force qui nous aide à prendre des décisions et aussi à agir pour faire ressortir ces décisions. Nous pouvons apprendre à exercer notre volonté en faisant ressortir ces cinq démarches :
-       attention (concentration)
-       visualiser les buts à atteindre
-       commencer à agir
-       persévérer
-       aller au bout de l’action
La volonté est la première force dans le développement de toutes nos potentialités humaines et nous la plaçons au centre de la roue de médecine.
LA VISION 

Nous recevons une vision de ce que sont nos potentiels par nos anciens et l’enseignement de l’arbre sacré. En essayant de vivre cette vision et en essayant de vivre comme les gens que nous admirons, nous grandissons et nous nous développons. Notre vision de ce que nous pouvons devenir est comme un aimant puissant nous attirant à lui.


CROISSANCE ET CHANGEMENT

Tout être humain a la capacité de grandir et de changer les quatre aspects de sa nature (le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel). Ils peuvent être développés lorsque nous avons une vision de ce qui est possible et lorsque l’on utilise la volonté pour changer nos actions et nos attitudes afin qu’elles puissent être plus proches de notre vision de l’être humain heureux et en bonne santé.


L’IDENTITE

L’identité d’une personne consiste en :
-       conscience du corps : comment vous expérimentez votre présence physique
-       concept du soi : ce que vous pensez de vous-même et de votre potentiel
-       estime de soi : comment vous sentez vous par rapport à vous-même, votre capacité à grandir et à changer
-       détermination : votre capacité à utiliser votre volonté pour actualiser vos potentialités physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles.


LES VALEURS

Les valeurs sont la manière dont les êtres humains utilisent leurs énergies. S’il n’y a pas d’équilibre entre les valeurs nous concernant et celles concernant les autres, nous ne pouvons pas continuer à développer nos vrais potentiels d’être humain. D’ailleurs s’il n’y a pas d’équilibre, l’individu et la communauté souffrent et même meurent.

mardi 16 juin 2015

Sundance


Les symboles

LES SYMBOLES
Les symboles expriment et représentent des significations. Les significations aident à trouver des buts et des compréhensions dans la vie des êtres humains. D’ailleurs vivre sans symbole c’est expérimenter l’existence loin de sa totale signification.
Les moyens d’exprimer et de représenter les significations englobent le système symbolique des mathématiques, le langage, l’écriture et les arts.

LA ROUE DE MEDECINE
C’est un ancien symbole utilisé par presque tous les peuples natifs d’Amérique du Nord et du Sud. Il y a beaucoup de manières différentes pour exprimer ce concept de base :
-
les 4 grands-pères, les 4 vents, les 4 points cardinaux et beaucoup de liens et de rapports peuvent être exprimés par groupes de 4. C’est juste comme un miroir que nous utilisons pour voir des choses que normalement nous ne voyons pas (ex : derrière nous ou au détour d’un virage).
La roue de médecine peut être utilisée pour nous aider à voir ou comprendre des choses que nous ne pouvons quitter du regard ou comprendre parce que ce sont des concepts et non des objets physiques.
La roue de médecine nous enseigne que les quatre races symboliques font partie de la même famille humaine. Tous sont frères et sœurs vivants sur la même terre : Noir, Rouge, Jaune et Blanc.
La roue de médecine nous enseigne également que les quatre éléments, chacun aussi distinctifs et forts en pouvoir font partie du monde physique. Chacun doit être respecté de manière égale pour leur don de vie : Eau, Terre, Air, Feu.
La roue de médecine nous enseigne que nous avons quatre aspects dans notre nature : le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel. Chacun de ses aspects doit être également développé dans la santé, l’équilibre individuel au travers du développement et utiliser la volonté.

POTENTIEL
Potentiellement, la graine possède un arbre puissant intérieurement. Les quatre aspects de notre nature (le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel) sont comme des graines. Ils ont le potentiel de grandir comme des cadeaux puissants.

LA VOLONTE
On peut utiliser notre volonté pour nous aider à développer les quatre aspects de notre nature. La volonté est la force qui nous aide à prendre des décisions et aussi à agir pour faire ressortir ces décisions. Nous pouvons apprendre à exercer notre volonté en faisant ressortir ces cinq démarches :
-       attention (concentration)
-       visualiser les buts à atteindre
-       commencer à agir
-       persévérer
-       aller au bout de l’action
La volonté est la première force dans le développement de toutes nos potentialités humaines et nous la plaçons au centre de la roue de médecine.

LA VISION
Nous recevons une vision de ce que sont nos potentiels par nos anciens et l’enseignement de l’arbre sacré. En essayant de vivre cette vision et en essayant de vivre comme les gens que nous admirons, nous grandissons et nous nous développons. Notre vision de ce que nous pouvons devenir est comme un aimant puissant nous attirant à lui.

CROISSANCE ET CHANGEMENT
Tout être humain a la capacité de grandir et de changer les quatre aspects de sa nature (le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel). Ils peuvent être développés lorsque nous avons une vision de ce qui est possible et lorsque l’on utilise la volonté pour changer nos actions et nos attitudes afin qu’elles puissent être plus proches de notre vision de l’être humain heureux et en bonne santé.

L’IDENTITE
L’identité d’une personne consiste en :
-       conscience du corps : comment vous expérimentez votre présence physique
-       concept du soi : ce que vous pensez de vous-même et de votre potentiel
-       estime de soi : comment vous sentez vous par rapport à vous-même, votre capacité à grandir et à changer
-       détermination : votre capacité à utiliser votre volonté pour actualiser vos potentialités physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles.

LES VALEURS



Les valeurs sont la manière dont les êtres humains utilisent leurs énergies. S’il n’y a pas d’équilibre entre les valeurs nous concernant et celles concernant les autres, nous ne pouvons pas continuer à développer nos vrais potentiels d’être humain. D’ailleurs s’il n’y a pas d’équilibre, l’individu et la communauté souffrent et même meurent.

L’Homme-Médecine par Wallace Black Elk

"Parlons d’abord du mot « médecine ». Il ne veut pas dire la même chose pour vous et pour moi. Dans certaines spiritualités, les mots peuvent prendre une acception plus englobante que dans d’autres. Pour nous, il n’y a pas de limite entre la médecine, la religion et la manière de conduire sa vie. 
Il s’agie de la même notion, pour laquelle nous utilisons ici votre mot « médecine ».
C’est pourquoi, plutôt que celui d’homme-médecine, certains emploient le terme « chaman », qui a selon eux l’avantage de cumuler la notion de guérisseur avec celle de visionnaire. Le chaman est un peu celui qui sert d’intermédiaire entre le visible et l’invisible.

Si nous sommes à ce point aussi embarrassés par le terme d "homme-médecine », c’est aussi parce qu’une langue traduit les valeurs de ceux qui la pratiquent. A ce titre, un mot unique dans un langue se traduira par plusieurs mot dans une autre. Chez vous, la spiritualité n’est qu’un élément de la culture humaine parmis d’autres ; c’est pourquoi le mot homme-médecine vous paraît suffisant quand vous pensez à nos dons guérisseurs. En revanche, la spiritualité est chez nous la notion essentielle, celle autour de laquelle gravitent toutes les autres ; alors, puisque la notion est riche, le vocabulaire l’est aussi. Je vais donc vous parler des différents mots que vous traduisez, si pauvrement, par « homme-médecine ».

Vous verrez que chacun d’eux décrit une pratique différente de nos thérapies, doublée d’une relation particulière avec les Esprits. Unifier ces notions comme vous le faites reviendrait à n’avoir qu’un seul mot pour traduire cardiologue, pneumologue ou dermatologue, psychologue, prêtre et philosophe !

Dans notre vocabulaire, il existe sept sortes d’hommes-médecine, autant que de rites révélés par la Femme-Bison, ou que de feux du Conseil :
Le Heyoka, qu’on appelle aussi « contraire », ou « clown sacré », fait tout à l’envers. Il peut ainsi se rendre cocasse et drôle. Pourtant, il détient de grands pouvoirs qui lui viennent du Tonnerre, comme le don de protéger les siens des intempéries. Le Heyoka parle aux Esprits du temps. Il peut provoquer la pluie ou dévier la tornade. Les Heyokas sont très peu nombreux. Presque tous vivent dans la Dakota du sud. L’un eux d’eux est resté célèbre. Il s’agit de mon parent Nicholas Black Elk. Son enseignement a fait le tour du monde, car il est l’un des plus grands visionnaire de la nation Lakota.

Le Pejuta Wicasa détient, poussé à l’extrême, le pouvoir des plantes. Il sait les choisir, à la fois en fonction de votre maladie et des réactions spécifiques de votre corps. Beaucoup de Pejutas sont des femmes, qui exercent leurs dons de la puberté à la ménopause, et les transmettent ensuite.

Le Yuwipi soigne à l’aide du pouvoir des pierres. Il peut franchir les distances géographiques par la télépathie et le fossé du temps par la conscience du passé, du présent et de l’avenir.

Le Waayatan maîtrise les pouvoirs des rêves et des visions. C’est pourquoi il peut lire dans le destin des hommes. 

Le Wapiya guérit les maladies de la lymphe, du sang, des nerfs. Il est aussi capable de contrôler ce que font les autres hommes-médecine. Le destin du Wapiya est extraordinaire. C’est lui qui porte le poids le plus lourd, et personne ne devient Wapiya sans courir les plus grands risques. En effet, le Wapiya est un guérisseur, mais aussi un envoûteur. Il peut provoquer la maladie, et lui seul pourra la chasser. Il est déchité entre les deux pôles de sa personnalité. D’un côté, il peut guérir les gens, de l’autre, il s’acharne à les blesser.

Le Winkte se reconnaît facilement. Si c’est un homme-médecine, il se traversit en femme, Si c’est une femme, elle se déguise en homme. C’est à lui qu’on fait généralement appel pour donner un nom aux bébés.

Le Wicasa Waka, enfin, réunit entre ses mains les pouvoirs des six autres homme-médecine dont il a, dans son passé, pratiqué l’art. Son nom signifie « Homme sacré ».

Dans tous les cas, les pouvoirs de l’homme-médecine sont hérités de la femme-élan, qui vint il y a dix-neuf générations nous enseigner que toute physiologie humaine repose sur quatre substances : l’eau le maïs, les baies et la viande. C’est pourquoi, lors de certaines cérémonies de guérison, nous plaçons sur un autel des récipients contenant ces matières. C’est aussi pourquoi nous jouons d’un certain tambour, en chantant le chant de la femme-élan. Il faut surtout comprendre que l’homme-médecine n’est en réalité que le réceptacle, le truchement de l’Esprit-Médecine.

Source « La leçon indienne, Les secrets d’un homme-médecine, Entretiens avec Wallace Black Elk, éd. Michel Lafon

Le Cercle Sacré - The Sacred Hoop par Wallace Black Elk*


"L’interconnexion de toute chose se traduit par ce que nous appelons le Sacred Hoop, le Cercle Sacré. Nous considérons en effet que tout s’inscrit dans un cercle. Comme le disait Nicholas Black Elk : « Tout ce que fait le pouvoir de l’Univers s’opère dans un cercle. Le ciel est rond et j’ai entendu dire que la Terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Le vent, au sommet de sa fureur, tour billonne. Les oiseaux font leur nid en cercle parce qu’ils ont la même religion que nous. Le Soleil s’élève et redescend dans un cercle. La Lune fait de même et tous deux sont ronds."

« Mêmes les saisons forment un grand cercle dans leurs changements et reviennent toujours où elles étaient. La vie de l’homme est dans un cercle, et ainsi en est-il pour chaque chose où le pouvoir se meut. Nos tipis étaient ronds comme les nids des oiseaux et toujours disposés en cercle, le cercle de la nation, le nid de nombreux nids où le Grand Esprit nous destinait à couver nos enfants."

"Dans la figure symbolique sainte que forme le cercle sacré, vous trouverez côte à côte tout ce que votre culture sépare : ce qui vit et ce qui ne vit pas, le mouvement et l’immobilité, la terre et le ciel, le règne animal et le règne végétal… Je peux dès à présent vous dire en quoi se résume toute la philosophie du peuple de la terre : maintenir ce cercle intact."

Les grandes directions cosmiques sont inséparables des étapes de notre vie. De la naissance à la mort, tout être va vers les points cardinaux selon le cycle suivant :

A l’est, nous naissons
A l’ouest, nous nous affirmons, nous méditons, nous nous purifions
Au nord, ce qui est virtuel devient réel : nous nous accomplissons
A l’intersection des quatre directions, alors que nous nous dirigeons vers le sud, nous rencontrons les autres. Nous devons alors nous offrir à eux, et partager ce que nous avons acquis à l’est, à l’ouest et au nord.
Au sud, notre âme se sépare de notre corps.
- Puis, avec tous ses acquis, l’esprit va vers l’est pour renaître en une nouvelle génération.

Tel est le cycle éternel. Sa forme contient à la fois la croix et le cercle.


Les couleurs par Wallace Black Elk*
 
Tous les éléments du cosmos sont représentés dans nos rites à travers des couleurs. Cela va me permettre de vous faire découvrir les richesses de notre symbolisme.

- La robe (étoffe pour les esprits) noire est là pour symboliser l’ouest, d’où vient la nuit, et qui évoque l’automne.
- La robe rouge représente le nord, d’où procède l’hiver.
- La robe jaune désigne l’est, d’où viennent la première lumière du Soleil, la connaissance et le printemps.
- La robe blanche matérialise le sud, qui évoque l’été, la chaleur de la Terre et la reconnaissance que nous lui devons.
- La robe bleue nous rappelle la profondeur du ciel.
- La robe verte nous ramène à la Terre.

Une robe rouge est là pour nous remémorer la diversité et l’unité des nations. Nous y accrochons une perle ou un coquillage qui symbolisent l’eau des profondeurs, ainsi qu’une plume d’aigle, qui se réfère à l’air des cimes.

Il est important de remarquer que les quatre premières couleurs sacrées, le noir, le rouge, le jaune et le blanc, correspondent ainsi aux différentes races humaines. Nous y voyons le signe que ces races sont aussi nécessaires et complémentaires que les points cardinaux (les quatre vents), sans lesquels l’espace n’existerait pas. 

La couleur de notre Grand-Mère Terre est le brun, qui constitue le mélange des quatre couleurs. 

Les Plantes Médecine par Wallace Black Elk*
Les plantes sont comme les pierres : il y a en elles un principe positif et un principe négatif. Quand l’homme-médecine part dans les prairies pour y procéder à la cueillette, les plantes se désignent à lui autant qu’il les choisit. Leur choix est mutuel. Ce qui importe de retenir, c’est que nous sommes capables d’une véritable « communication » avec le monde végétal. Voilà ce que professe le peuple de la Terre.

Les Hurons soignaient le Scorbut par une décoction d’écorce et d’aiguilles de pin tisga, qui ont pour particularité leur extrême richesse en vitamine C. cette recette leur fut empruntée, et la plupart des malades français guérirent. A l’époque, aucun médicament de Blanc ne pouvait accomplir un tel miracle ! Puis les Européens oublièrent la leçon des indiens, et il leur fallut attendre la fin du XVIIIe siècle pour retrouver, dans le jus de citron, les propriétés de la vitamine C.

Il a fallu bien longtemps à vos savants pour comprendre que, dans l’écorce de saule blanc, on trouve un produit appelé saligénol. Cette substance, sous l’effet de l’oxygène, se transforme en aldéhyde, puis en acide salicylique ! Sans connaître les mots justes, nous savions depuis toujours que le saule blanc et le peuplier contiennent cette molécule que vous appelez aspirine, qui éloigne les douleurs, les fièvres et les rhumatismes. Nous faisions macérer les écorces réduites en miettes pour en faire des infusions.

Dans les prairies de l’Ouest que traversaient les chariots des colonisateurs, la violence était monnaie courante. Les Blancs s’intéressèrent très vite à la manière dont nous soignions les plaies. Ils copièrent no pommades, réalisées à base de plantes de la famille des balsamorhiza. Au même moment, nos frères du nord-est inventèrent le baume du Canada, dont les principes actifs sont tirés du sapin baumier.

Nous connaissons aussi la teinture d’arnica qui apaisait les inflammations et s’appliquait sur les entorses.

Parfois, biensûr, des fièvres accompagnaient les blessures. Nous n’avons pas attendu que vous synthétisiez le paracétamol pour les combattre avec efficacité, grâce à des substances tirées du cornouiller ou de la sanguinaire.

Chez les Indiens, les problèmes de nature gynécologique revêtent une grande importance en raison du tabou qui accompagne, en particulier, la menstruation. C’est pourquoi, sous cette pression, nos femmes ont su identifier les remèdes qui soulagent les règles pénibles. L’un d’eux est le « Squawroot », ce qui signifie littéralement « racine de femme ». Il s’agit d’une sorte de lichen qui se greffe sur les racines de certains chênes. Un autre traitement est fondé sur les vertus de l’armoise, une de nos plantes médicinales majeures. Et pour faciliter l’accouchement, c’est la racine d’une orchidée que nous utilisons, celle que les Blancs ont appelée pour cette raison « birthroot », ce qui signifie « racine de naissance ».

Ma familiarité avec les plantes m’a appris en outre qu’un roseau nommé « açore vrai » constitue un bon antiseptique. Il traite aussi l’insomnie, l’agitation et les spasmes.

L’ « andropogon » convient pour soigner les indigestions. Nous connaissons l’ortie pour ses effets sur les maladies du système urinaire, et pour ses caractéristiques hémostatiques. Nous utilisons le plantain majeur comme anti-inflammatoire ; les différentes espèces de renouées comme antalgique ; la racine d’anis comme lénifiant. La menthe mâle, ou petite menthe, sert à détendre le corps et à calmer l’esprit. La menthe femelle, ou grande menthe, st purgative. Elle soulage aussi l’asthme et les troubles respiratoires.

La plante sacrée entre toute est la sauge. Elle est, entre autres vertus, antiseptique, tonique et astringente. Nous lui prêtons des pouvoirs extraordinaires. Par exemple, nous pensons qu’elle protège de l’électricité et de la foudre. Je m’arrête là, car la liste pourrait être longue. Je ne vous apprendrais pas grand-chose, en vérité, car les connaissances de vos botanistes et pharmacologues ont rejoint les nôtres, acquises par pragmatisme et intuition. Certains de vos chercheurs savent désormais, comme nous, que les principes actifs d’une plate varient selon le moment de la journée, l’ensoleillement, la température. Sur ce plan-là, cependant, il nous reste encore une longueur d’avance, car nous détenons le privilège de comprendre la langage des plantes.

Il existe toutefois des maux que l’homme-médecine se révèle incapable de soigner. Les maux apportés par les Blancs. Je les rangerai en deux catégories : les maladies inconnues chez nous avant l’arrivée des colonisateurs ; et les maladies provoquées par la manière de vivre qui nous fut imposée, et qu’on appelle les maladies de civilisation.

Les Animaux Médecine*

Les Esprits de nos frères animaux ont su rester de plain-pied avec les forces naturelles. Quand il est malade, l’élan sait quelle herbe manger pour se guérir. Ce sont ses Esprits qu’il convient d’invoquer pour obtenir une bonne médecine.

Iktomi, l’Esprit Araignée, qui défait ce qui est tissé trop fin pour que l’homme puisse d’en débarrasser. Il soigne aussi l’agitation chez les enfants instables. C’est la médecine de l’Araignée.

Parlons à présent du Faucon rouge. Comme la lumière, il vient de l’est. C’est pourquoi, il entretient un lien particulier avec la connaissance. Par ailleurs, il est sans crainte et agile. Son regard se joue de la distance. Nous pouvons l’invoquer quand nous ne distinguons pas bien les messages provenant de notre environnement, et il nous offrira le discernement.

Le Loup remplit sa mission : il contribue à la sélection naturelle, dans le cadre d’un plan défini par la Créateur. Par sa nature, il est semblable à l’homme : terriroir, grégaire, loyal et attaché à sa famille.

Le Bison est la grand frère des Sioux. Sa peau tendue sur les perches du titi, ou cousue sous forme de vêtements, leur offrait l’abri. Sa chair fournissait nourriture. Le cérémonial de la chasse était l’occasion de manifester la fraternité qui reliait les chasseurs entre eux, et les chasseurs à leurs proies. Le bison est l’animal qui vient du sud. Il arrive en troupeau et anéantit les maladies des cellules. C’est la médecine du bison. Le bison est sacré entre tous les animaux, puisque c’est sa forme qu’é choisie le femme-bison pour venir offrir la Chanunpa au peuple de la Terre.

L’Ours brun vient aussi du sud. Ses griffes et sa gueule aiment s’introduire dans les anfractuosités des troncs, des roches et du sol. Elle savent en faire remonter les médecines de Grand-Mère Terre.

L’Ours polaire, lui, incarne la patience, l’endurance, la résolution et la solitude. Il nous livre un message de ténacité.

La Chouette blanche est le messager de l’ours polaire. Elle veille sur nous, même au cœur de la nuit, période au cours de laquelle ses facultés sont supérieures à celles de l’homme. Elle vient du nord.

L’Aigle doré symbolise le pouvoir de la foudre et des grandes pluies venues de l’ouest.

Le Cheval, dans la langue lakota, porte un nom qui signifie Chien sacré. N’oubliez pas que les Indiens n’en avaient jamais vu avant l’arrivée des Blancs. Le cheval symbolise la plus puissant pouvoir de l’univers.

L’Aigle pêcheur est le symbole de la souveraineté. Son regard est celui par lequel l’Esprit contemple la création. Sa plume est sacrée : elle apporte générosité, l’esprit de sacrifice et la sagesse. Mais on ne peut la mériter que si l’on est noble et courageux. Ne tuez jamais un aigle, cette mauvaise action vous porterait malheur. 

La Tortue représente symboliquement notre planète, la Terre. Autrefois, nous savions que si les tortues quittaient les environs d’une rivière, c’est que celle-ci était en voie de s’assécher. Cet animal vit entre deux mondes, fréquentant aussi bien la terre que les eaux.

La Libellule passe sous les pierres et les galets d’un ruisseau les premiers  temps de sa vie. Puis elle se métamorphose en une sorte de magnifique dragon volant. Venue de l’eau, elle réside désormais dans l’air. Nous y voyons une métaphore de l’homme, quand il parvient à quitter le territoire des contingences matérielles pour se hisser vers la sphère de l’esprit. Comme nous, la libellule cherche la connaissance, mais elle a su, par sa métamorphose, décupler ses moyens d’y parvenir. Enfin, la libellule est l’insecte des quatre saisons. La libellule rouge vient à nous au printemps. La libellule jaune nous rend visite l’été, la bleue, couleur de pluie, arrive à l’automne. Enfin, la libellule, l’hiver, fréquente les profondeurs des rivières et des étangs.

Le Coyote a des pouvoirs extraordinaires. Il met les gens hors de danger. Pourtant, il est honni, chassé, persécuté.
 
Les Pierres, par Wallace Black Elk*

Je crois que chaque minéral émet une fréquence qui lui est propre, mais que nous percevons de façon plus ou moins aiguë selon nos rapports avec les pierres. Ces pierres nous parlent ainsi, en se mettant, parfois, en résonnance avec les vibrations de notre corps ou de notre esprit. Chaque pierre est choisie pour sa vibration, grace à laquelle elle nous parle  ou agit sur notre corps et notre esprit. Il existe deux sortes de pierres-médecine. Les pierres brutes, venues de l’espace et les cristaux qui s’élèvent vers lui.

Nous appelons les pierres Yuwipi. Elles sont des messagers qui nous viennent parfois de la Nation des Etoiles. Les Esprits utilisent ces pierres, les noiresen particulier, pour nous faire comprendre ce qu’ils ont à nous dire. Il nous faut alors décrypter les signes que constituent la position de ces pierres, leur orientation et leur forme. Les galets transparents que l’on trouve souvent à proximité des ruisseaux sont les pierres de pluie. Elles sont très précieuses car elles ont effleuré les Esprits des ancêtres et reçu d’eux des vertus fécondantes. Elles apaisent les fièvres et facilitent la parturition. Les yuwipi rouges, comme la catlinite, sont nées du sang de l’homme ou des animaux. Par simple contact, elles nous mettent en relation avec les temps abolis et les êtres disparus. Portées en collier, elles nous renforcent, moralement aussi bien que physiquement. L’obsidienne purifie le corps et l’esprit, car sa vibration amortit les mauvaises ondes que nous pouvons émettre. Quant à l’émeraude, elle est la pierre qui cicatrise, régénère ou reconstitue les tissus. Pierre lunaire ou pierre de lune par excellence, elle symbolise le renouveau de chaque chose.

Certaines pierres sont liquides, comme le pétrole. Les plus puissantes des yuwipi sont les pierres de tonnerre. Les pierres sont comme l’éclair : un compromis entre des forces positives et négatives, un état de la matière qui découle d’une tension. Si toutes les pierres sont ainsi polarisées, il en est certaine qui contiennent tous les affrontements, toutes les dualités, toutes les forces antagonistes de l’univers. Elles sont appelées les pierres de Tonnerre. Quand éclate l’orage, nous guettons l’éclair.
Les cristaux sont un instrument de la connaissance. Nous appelons le quartz « Pierre de Lumière ». En effet, sa transparence désigne comme intermédiaire entre l’univers du visible et de l’invisible. Le quartz aussi bien que le cristal de roche peut servir de talisman. Il renforce la clairvoyance  de celui qui le porte, et sa capacité à recevoir des visions. Le chaman, ou Homme-Médecine « Pejuta Wicasa » l’utilise pour sa vibration, qu peut le transporter  à travers le temps. Les autres cristaux blancs influencent favorablement la partie de notre cerveau où siègent les rayonnements, l’intelligence analytique. L’améthyste, elle, stimule la zone de notre cerveau qui gère les intuitions, le sens artistique, l’intelligence globale.


L’Inipi ou Sweat Lodge par Wallace Black Elk*
L’homme-médecine, ou l’officiant principal, pénètre en premier dans la loge. Puis les autres participants. Il y a 16 places, correspondant aux intervalles entres les tiges de saule. Chacune de ces places est un lieu où s’accomplit un mystère particulier, relatif à un domaine spécifique de l’activité humaine, ou à un élément naturel. Dans l’ordre des aiguilles d’une montre et en partant de l’ouest, on trouve les emplacements dévolus aux éléments suivants : l’énergie, l’équilibre, les rocs, la lune, les menstrues, l’activité sexuelle, les champs électriques, les oppositions majeures, la sagesse, les animaux et les rêves, les tempêtes et orages, l’eau, la peur des ténèbres, l’univers mental, l’univers spirituel puis le dernier, c’est le lieu où s’accomplit l’union sacrée de l’eau, du feu et de l’air avec la Terre. Là où se trouve le cercle des fantômes.

Les effets de la Sweat Loge. Les pores de votre peau se dilatent. Vos poumons de dilatent. Votre esprit se dilate. Votre cœur se dilate. Tout en vous s’élargit pour embrasser l’univers. C’est cela, la vertu de la Loge. Le temps de la cérémonie, vous vous fondez dans le Grand Tout. 

Pendant la cérémonie, vous oubliez les usages sociaux. Un homme peut, sans crainte de paraître perdre sa virilité, pleurer pour évacuer les émotions parasites et retrouver la paix. Pleurer est si nécessaire, et ce tabou des larmes tellement fauteur de troubles ! En outre, chaque participant peut instituer avec ses voisins de prière une relation d’égalité absolue. Dans la loge, tout le monde prend conscience de l’égalité entre les êtres face au Créateur.

Sur le plan physique, les effets de la Loge sont connus, car ils ressemblent à ceux du sauna, bien que plus forts. Les toxines sont évacuées. Même s’ils disent en ignorer les raisons, vos savants ont montré que la pratique régulière du sauna – et donc en partie de la Loge – confère une plus grande immunité contre les maladies infectieuses : à la sortie, les globules blancs circulent en plus grand nombre dans le sang. Ils ont aussi prouvé que cette pratique améliore l’état des personnes souffrant d’urticaire, d’eczéma, d’inflammations cutanées : le sauna stimule la circulation sanguine dans le derme et l’épiderme, qui sont ainsi mieux nourris. Vos chercheurs estiment également que le sauna améliore la santé des personnes modérément hypertendues. Quant aux psychiatres et aux psychanalystes que j’ai rencontrés, ils sont catégoriques : la Loge provoque automatiquement une régression fœtale grâce à laquelle « les compteurs peuvent se remettre à zéro ». Vous êtes comme dans le ventre de votre mère, Du stade intra-utérin à l’âge adulte, vous accomplissez un parcours symbolique, comme dans ces simulacres et psychodrames organisés par les psychologues à l’intention de leurs patients. La différence est que chez nous, cela se fait sans violence… Mais l’essentiel reste que la Loge est le lieu où les Esprits viennent à la rencontre de l’homme.

La Loge est reliée aux astres, au cosmos. 

*Source : "La Leçon Indienne : Les secrets d’un homme-médecine – Entretiens avec Wallace Black Elk", de Wallace Black Elk et Paco Rabanne, éd. Michel Lafon 1996 - édition épuisée
LA PIPE SACREE OU CHANUNPA WAKAN chez les Sioux Lakota

La Pipe est l'objet Sacré par excellence. La fumée qui s'en échappe permet, selon les traditions, de communiquer avec le Grand Esprit "Wakan Tanka". Elle est uniquement fumée pour les cérémonies fondamentales et les grandes occasions. La fumée de la pipe rejoint le Grand Esprit, en emportant avec elle les messages et les prières de tout le peuple. Symbole de l'unité et de l'harmonie, la Pipe Sacrée ou "Chanunpa Wakan", est présente dans pratiquement toutes les nations des États-Unis et du Canada. 
Le fourneau de la Pipe représente la Terre, l'Univers, le principe féminin du monde, la couleur rouge du sang. Son Tuyau, l'Arbre de Vie, le principe masculin du monde.  Les quatre éléments originels sont réunis dans la Chanunpa : le Feu, à travers l'étincelle qui vibre dans le fourneau, le Roc dont est constitué le fourneau lui-même, la Végétation grâce au bois du tuyau, et l'Eau que nous apportons par la vapeur de notre souffle. 
Le fourneau de la pipe est modelé dans la pierre à savon "Soap stone" ou la pierre Catlinite rouge, et le bois de frêne sert à fabriquer le tuyau. On remplit généralement la Pipe Sacrée du mélange Kinnick-Kinnick à base d'écorce de saule rouge, de racines et herbes aromatiques et de tabac. 

Prière de Wallace Black Elk adressée à Tunkashila*
et dédicace*


IHO
Tunkasila, unci maka wamakanskanya
Tatuye topa kin lena tawaic’iya nanke.
Na maka wita kin le, cannunpa kin le,
Ikce wikasa hena unkawanlakapi,
Wicouncage topa kin lena wicotakunisni
Hinajinpi esa hena kakusyeya najin yo !
Tunkasilam unsimala yo !
Ohunkesni na wakanyeja hena iyuskinya,
Zaniya manipi kte.
Wokiye kaga yo !
Taku wakan ecetkiya hounkiciciya po ! Mitakuya ob
Takuni itokeca kte sni.
Mazani kte ! Wani kte ! 
Tunkasila, hoiciciyelo
Unsimala yo ! Omakiya yo !
Mitakuye Oyas’in

Wanbli Cik’ala

***

Grand-Père,
Grand-Mère,

Aux Pouvoirs des Quatres Vents
Dans la Nation Animale.
Veillez
Sur la Chanunpa, sur Grand-Mère Terre,
Et sur les Hommes :
Nos Ancêtres, nos Ainés,
Nos Jeunes Enfants,
Et les Générations à venir.
Tunkashila,
Aie pitié de moi.
Je prie avec la Chanunpa
Pour mon Peuple, pour toute vie,
Pour la santé et le bonheur.
Grand-Père,
Grand-Mère,
Ecoutez ma prière.
Je me fais humble,
Aidez-moi.
C’est moi
Wanbli cik’ala.

Mitakuya Oays’in (Tous les miens)

Je dédie ce livre aux Hommes, aux Aînés et aux générations à venir :

…de la Nation Noire
… de la Nation Rouge
… de la Nation Jaune
… de la Nation Blanche
… aux Esprits Animaux
… aux Quatre Vents
… à la Nation de l’Aigle Tacheté
… et à la Nation de la Taupe

Je désire rendre hommage à mes Ancêtres qui ont courageusement porté la Pipe Sacrée, la Chanunpa, et prié pour nous : les Hornchips et les Moves Camp.

Cette prière est dédiée :

A ceux de notre Peuple qui ont déposé leur robe avec bravoure afin de garder vivants nos Rites Sacrés, et à tous ceux qui ont rejoint le Monde des Esprits.

Aux Gardiens de la Chanunpa : Stanley et Orville Looking Horse, et à leur famille.

A tous les Porteurs de la Chanunpa.

A tout mon Peuple.

A ma Famille.

Aux Êtres pierre, aux Hommes Médecine, à la Génération du Feu. Enfin, à notre Grand-Mère Terre et à Tunkashila.

Je remercie tout particulièrement Bernard Ice, Cindy Chadwick, Bob Tichy et Calvin Fast Wolf de l’aide qu’ils m’ont apportée pour la transcription de cette dédicace.

Wallace Black Elk
Arbre de VieTous les hommes et leurs interactions avec la création, S’ils suivent la « Route Rouge », c’est-à-dire mènent une vie inspirée par la spiritualité, l’Arbre de Vie fleurira et ils prospéreront. S’ils suivent la « Route Noire », c’est-à-dire une vie régie par les préoccupations matérielles, l’arbre dépérira. 

Chanunpa
Pipe Sacrée en lakota, souvent appelée de manière incorrect « Calumet de la Paix ». Cha signifie « bois » ou « arbre » et nunpa, « deux ».

Esprit-Tonnerre ou Êtres-Tonnerre
Puissants esprits de l’Ouest. Leur arrivée est annoncée par des éclairs ou un coup de tonnerre. Le pouvoir de Black Elk provient essentiellement de ces esprits.

Femme Bison BlancDans l’histoire des Lakotas, femme-esprit qui leur apporta leur première Chanunpa taillée dans l’os de la patte d’une femelle bison.

Feu, roche, eau, végétationDans la philosophie du Peuple de la Terre, les autres constituants essentiels à l’origine de toute chose existante.

Grand-MèreAspect féminin du Créateur personnifié par la connaissance, la Terre, la naissance etc.

Grand-Père
Aspect masculin du Créateur personnifié par la sagesse, le ciel, la lumière, etc. Tunkashila.

HanbleceyaMot lakota désignant le rituel de la quête de vision. Hanble signifie « jeûner » et « parvenir à la vision », et ceya, « implorer » ou « pleurer ». Dans ce cas, ceya serait peut être mieux traduit par « prier ardemment. Hanble vient aussi de han, contraction nominale signifiant « nuit » et de ble, « lieu tranquille » ou « lac ».

HeyokaMot lakota traduit généralement par « clown ». Plus exactement, il définit les gens qui ont eu une visions des Êtres-Tonnerre (à l’origine de la foudre et du tonnerre) et qui, par la suite, développent une forme de langage systématiquement consistant à dire exactement le contraire de ce qu’ils pensent. Ce comportement socialement accepté, concerne également les actes de cette personne, la faisant sortir nue en hiver, « se laver » dans de la terre, monter à cheval à l’envers, etc.

IktomiMot lakota désignant une araignée ainsi qu’un héros folklorique. Iktomi est considéré comme un esprit de pouvoir pouvant être appelé lors’une guérison, notamment pour soigner des problèmes nerveux.

Ile de la Tortue
L’Hémisphère Ouest (Amériques du Nord et Sud).

Kinic-kinic, ou Kinnickkinnik, ou KinikinikUne des plantes entrant dans la composition du mélange à fumer utilisé par Black Elk pour remplir sa Chanunpa. (Appelé également « Bear berry », Arctostaphylos uva-ursi).

LakotaLangage parlé par le peuple de Black Elk, les Oglalas (Sioux) des réserves de Rosebud et de Pine Ridge. Egalement, nom que se donnent Black Elk et son peuple.

Loge des Êtres PierreTerme préféré de Black Elk pour désigner la cérémonie de purification de la sweat-lodge.

MakaLa Terre, la terre, le territoire, le sol, en lakota.

MédicineLe pouvoir mystérieux présent dans l’univers, et non pas seulement un remède prescrit. Il existe une bonne médecine et une mauvaise médecine ; une grande médecine et une petite médecine ; une eau médecine (whisky) ; un peuple médecine (les plantes utilisées pour soigner) ; une médecine de l’ours (un rituel pour des applications spécifiques du pouvoir) ; un cheval médecine (le chien), une médecine de l’élan (pour les femmes) etc.

Mitakuye oyasinEn lakota, « tous les miens ». Cette phrase fréquemment prononcée durant les rites est destinée à rappeler aux gens leur parenté avec tout ce qui existe. Elle est dite avant d’entrer dans la loge des Êtres Pierre, à la fin d’une pripre personnelle, au moment d’ouvrir la porte de la sweat-lodge, après avoir fumé la Chanunpa, etc.

Mni
« eau », en lakota. Composé de la racine ni signifiant « le souffle de quelqu’un » ou « sa vie ».

Nation des AiglesLes aigles, qui ont pour fonction de contrôler le temps. Dans les prières de Black Elk, expression servant à désigner le zénith.

Nourriture sacréeTraditionnellement, offrande de nourriture faite à chaque cérémonie, comprenant de l’eau, des baies (de préférence des merises), du maïs et de la viande, présentés séparément dans des bols en bois que l’on place sur l’autel. Cette nourriture doit être préparée d’une manière spéciale et est généralement consommée par tous les participants à la fin de la cérémonie.

Paquet médecinePeau d’animal dans laquelle sont enveloppés les instruments sacrés du chaman. Les paquets peuvent contenir une seule médecine spécifique ou plusieurs, parfois une flèche sacrée, une Pipe Sacrée ou un tambour. On y trouve habituellement des pierres sacrées, des plumes, des plantes, des sifflets, etc.

Peuple de la TerreTerme employé par Black Elk pour désigner tous les êtres humains vivant selon une philosophie fondée sur l’esprit et la nature, à l’image de celle que connaissent les premières cultures amérindiennes. Black Elk se considère lui-même comme un « Homme de la Terre ».

Pipe SacréeInstrument rituel utilisé couramment par les Indiens d’Amérique du Nord. Elle consiste en un fourneau de pierre en forme de coude connecté à un tuyau de bois. Elle est employée principalement pour la consécration des actions et de la communication avec les esprits. Black Elk la considère comme l’outil le plus saint du monde. Voir Chanunpa.

Quatre Vents ou Quatre DirectionsLes quatre points cardinaux d’une boussole. Le « Pouvoir des Quatre Vents » est le pouvoir sur l’espace. Par exemple, si quelqu’un veut entrer en contact avec l’esprit d’une personne décédée, le chaman peut appeler le pouvoir des Quatre Vents pour qu’il recherche cet esprit et le ramène auprès de ses proches présents à la cérémonie.

Quête de visionTradition amérindienne très répandue au cours de laquelle les implorants, des hommes essentiellement, cherchent à recevoir des visions personnelles à travers l’épreuve et la solitude, et par l’acte rituel.

Racine de tabacIl s’agit le plus souvent de racine de livèche (ligusticum), une des plantes composant le mélange à fumer de Black Elk,

RobeTerme employé par Black Elk pour désigner le corps. « Le cerf dépose sa robe » signifie qu’il meurt. Il utilise également ce mot pour les pièces rectangulaires de coton coloré disposées sur l’autel. Dans les cérémonies, ces six « robes » symbolisent les principales directions (pouvoirs) de l’univers.

Sachet de tabac, sachet à prièreCarré de toile de coton de 2,5 cm de côté dans lequel on dépose une pincée de tabac que l’on associe à une pierre. Le tissu est ensuite noué aux quatre coins et passé dans un cordon. Ces cordons de « prières » sont ensuite utilisés comme des éléments de l’autel. Ainsi, Black Elk se sert de deux cordons pour son autel, l’un comprenant cent cinquante sachets, l’autre cinquante.

Sagesse, connaissance, pouvoir, générositéSelon la philosophie du Peuple de la Terre, les niveaux successifs de forces cosmiques donnant vie à tout ce qui existe, et comprenant aussi bien les « lois de la nature » que les « voies du Créateur ». Black Elk emploie les mots amour et talent comme synonyme de générosité (En tant qu’humains, nous ne recevons qu’un peu de chaque).

Sept feuxLes sept principales cérémonies sacrées de la Nation Lakota. Egalement les Sept Feux du Conseil, c’est-à-dire les sept subdivision des Tetons Dakota.

Sifflet en os d’aigleSifflet de cérémonie à une seule note taillé dans l’os de l’aile (humérus) d’un aigle.

Taku wakan« Le grand Mystère » en lakota. Signifie également « puissant ».

Tunkan TipiExpression lakota utilisée par Black Elk pour signifier la loge des Êtres Pierre. Tun veut dire « naissance » ; kan, « âge », et tipi, « maison ». 

TunkashilaNom lakota du Grand-Père ou de l’aspect mâle du Créateur. Mieux traduit par « Dieu ». (Prononcer Toon-Kash’-she-la).

Wasichu
« Homme Blanc » (prononcer waa-she’-chew).

YuwipiCérémonie d’appel des esprits spécifiquement lakota, au cours de laquelle le chaman est ficelé dans une couverture et libéré ensuite par les esprits au cours de leur visite. Cette cérémonie offre de multiples applications dans les domaines de la santé et de l’assistance à autrui.


*Source : Black Elk : les voies sacrées d’un Sioux lakota, de Wallace Black Elk et William S. Lyon, éd. Le Mail 1995